Faut-il jouer à un jeu en difficile pour en tirer la substantielle moelle ?
Par la présente, j’aimerais revenir sur un cas d’école qui m’est arrivé avec la God of War collection. J’ai joué à GoW pour la 1ère fois en 2015. Le titre fut une claque, de celle dont je ne soupçonnais ni l’approche, ni l’intensité. J’ai joué à GoW 2 deux en plus tard. J’ai personnellement préféré le 1er de par son histoire, la conception de ses niveaux (le monde existait avant Demon’s Souls) ainsi que son architecture entre combat, plateforme et énigme. Quant le second se recentre sur le cœur du jeu, la cuisine. Le 2nd est très bon et paradoxalement, j’ai sans doute pris plus de plaisir dans ces combats mais au détriment de la fluidité de la progression. Explications.
J’ai commencé GoW en difficile, 3ème niveau sur 4. J’ai fini par descendre d’un cran la difficulté au quart du jeu devant la difficulté abusée de certain mini-boss, le Minautaur en particulier. J’ai donc joué dans sa majeure partie au jeu en difficulté normale ; avec un défi assez prononcé pour s’employer et se creuser la tête sur les coups/tactiques à opérer et une progression fluide sans bloquée 2 heures sur un combat contre des adversaires de bas étages. J’ai fini le jeu en une dizaine d’heure.
J’ai fini GoW 2 en 25 heures. Pour la simple et mauvaise raison que j’ai opté pour augmenter d’un cran la difficulté par rapport au précédent – ça partait d’un bon sentiment – n’ayant plus la courbe d’apprentissage de la jouabilité puisque s’agissant du 2nd épisode et connaissant les contrôles ayant fait le jeu 2 ans auparavant. Bien mal m’en a pris. Parce que ce que j’ai gagné en défi avec les prérogatives que cela impose (plus de concentration, plus de calcul de ses coups, plus de tactiques), je l’ai perdu en fluidité de progression avec énormément de combats face à plusieurs ennemis « classiques » (même pas des mini-boss) qui mettaient 1h entière à être consommé au bout de dizaines de tentatives – le paradoxe étant que j’ai naturellement pris plus de plaisir à jouer plus juste avec la sanction guettant au tournant. A bien y repenser, ça ne me pose pas vraiment problème de recommencer encore et encore des combats voire des parcours de combats pour revenir à celui qui m’a trucidé et lui faire sa fête (Susic) mais c’est qu’il y a une trame dans GoW.
Contrairement à Demon’s Souls dont la trame scénaristique est aussi légère que l’épaisseur de mon papier toilette (faudra d’ailleurs penser à y remédier), God of War a une histoire dont on finit par perdre inexorablement le fil à force de recommencer ses moults combats. Et ça, ça m’a profondément dérangé. Plus que le sentiment d’avoir une progression à travers les niveaux hachée, qui s’arrête une heure le temps d’un passage ardu pour se repoursuivre comme si de rien n’était, c’est de perdre le fil de l’histoire qui m’a gonflé. Et qui fait que je ne sais globalement plus trop ce qui se passait scénaristiquement parlant à chaque fois que je relançais le jeu pour poursuivre ma partie.
Ayant horreur de perdre le fil de l’Histoire et supportant tout juste une progression hachée, God of War Collection fait désormais cas et je ne jouerai au 3 qu’en niveau moyen pour mieux apprécier l’œuvre dans son ensemble. Peut-être devrais-je retenir le niveau difficile seulement pour une 2nde partie mais comme je ne recommence jamais mes jeux … En revanche, j’ai joué à Uncharted Drake’s Fortune en normal et fait le 2 et le 3 en difficile. Et l’expérience s’est bien passée malgré une claire montée en niveau des ennemis obligeant à jouer différemment (et à recommencer certains passages plusieurs fois). Désormais, je privilégie une augmentation de la difficulté dans les jeux de tir comme j’ai pu m’y adonner avec les suites de Resistance, Killzone, Call of Duty (mais pas Bioshock, je ne suis pas fou). Et je préfère m’abstenir sur les autres.
Ceci permettant en fonction du genre de jeu de trouver un juste équilibre entre challenge et progression fluide, condition essentielle en ce qui me concerne pour apprécier à sa juste valeur un jeu. Eprouvant toujours 2 ans après les faits un sentiment aigre-douce vis-à-vis de GoW 2 que j’aurais aimé apprécier de la même manière que le 1er. La réponse à la question ma prise de parole est donc : NON.
2014-2019 Time Neves, Quid du niveau de difficulté de cet article Réservé.